Le spectre du pantin empaillé

Une rue qui ne mène nul part, qu’à toi, mausolée du saint oublié
Evoqué sans tambours quand vient la saison des amours gelés
Quand vient le tour de celui qui l’encens à la main attend ses ainés.

Je m’avance en sautillant sur le pavé disgracieux de ta vie
M’es-tu revenu un soir d’hiver comme un chandail troué ?
Pour me jeter comme un opprobre, ta caresse sur le dos ?

Revenu boiteux le bâton comme ami et le turban comme esprit
T’allonger dans cette sépulture taillée en souvenirs et en cris.
Pour trouver prés de moi pantin empaillé, le jauni de ton répit

Je ne t’ouvre qu’une lucarne car mes portes sont condamnées.
Rouillées de promesses, lourdes de secrets, un cercueil scellé
Comme une lueur, infiltre et diffuse toi dans ma longue cécité.

A côté du vase renversé sur la paillasse ou personne ne prie plus
Met ta grandeur d’antan, ton charme vieilli et ta gloire révolue.
En attendant mes pas, sautillants et légers sur le pavé disparu.

© Amina MEKAHLI