Réticences en fusion

Retour au centre de fusion

Là où éclate l’atome de rêve
La particule de sang-froid abreuve
Une délicatesse désincarnée
Avez-vous vu la femme alchimiste
Non vos regards de miel ardent
Sous la pudeur percent un tunnel
Car vous avancez bâillonnés à tâtons
Dans l’antre brûlant de l’originel
Sous vos versets jaunis terrorisant
Un orgasme entre chiens et louves

Retour au centre de fusion

Que s’amalgament enfin les dorures
De vos noces couronnées
Les lames au larmes cinglent
Une entre-cuisse têtue
Avez-vous vu la femme déesse
Quand votre mort ne joue plus
Dans son extase réincarnée
Il n’y a pas de dieux serviles
A la perte des raisons gondolées
Les borgnes arrachent l’œil de l’aigle

Retour au centre de fusion

Les étoiles défilent sous le noir
Habillées du malaise céleste
Et coiffées du halo des catins
Qui au philtre du temps ont bu
Avez-vous vu la femme sans femme
L’autruche étêtée dans la mouvance
Des sabliers endiablés
Il n’y a pas de doux violeurs
Dans les étreintes magnifiées
D’une perdante et d’un croupier

© Amina MEKAHLI

A la lueur de ton souffle bleu

A la lueur de ton souffle bleu
Ma peau entend le doux fracas
De la ferveur qui dégringole
Sur le désert de nos émois.

Quand la caresse un soir s’envole
Pour soulever les pans des yeux
Jusqu’au secret de ton alcôve
Jusqu’à l’orée de mon aloi

Quand la buée des heures blanches
Rafraîchit une ombre sevrée
De la douceur d’une seule étreinte
Dans le clair-obscur d’une vie

Combien faudra-t-il de bouches
Pour qu’une langue se délie
Pour que s’imprime le blanc baiser
Dans la mémoire d’un corps épris

Combien faudra-t-il de mirages
Pour que murmurent les souvenirs
A une oreille vagabonde
Capturée au chant d’une fée

A la lueur de ton souffle bleu
Mon âme écoute battre le temps
Du sablier qui nous entraîne
De ciel en ciel jusqu’au levant

Sans doute que la terre sera ronde
Sans doute que la vie s’arrêtera
Sans doute que ma tête qui tourne
Tourne tellement vite que tout sera

Quand tout s’envole sous ma plume
Avec l’extase des mots perdus
Quand je renonce à te chercher
Dans ces images où tu renais

A la lueur de ton souffle bleu
Mon âme écoute couler le temps
Du sablier qui nous entraîne
De ciel en ciel jusqu’au levant

© Amina MEKAHLI

Traces sur joues

Au bout d’un cil contrarié
Perle un intime regret
De cet oeil orphelin
Par un regard détourné
A jamais coulera l’absence
Sur le sillon tortueux
Que creusa cette foudre
Sur la joue d’une femme éprise.

© Amina MEKAHLI