Histoires à écrire debout (4)

C’est un professeur en Histoire à Paris je lui prête par amis interposés mon appartement d’Oran pour une dizaine de jour, il me ramène en cadeau un de ses livres dédicacé, mais sur le titre du livre, je lui demande pourquoi il n’a pas utilisé la page de garde pour cela, et il me répond sérieusement: Pour que tu ne puisses pas la déchirer et le revendre.

C’est un type dans le train qui nous voyant déballer nos sandwichs, n’arrête pas de dire à son gamin de trois quatre ans, va chez tata elle te donne à manger, au bout d’un moment, gênée je tends un sandwich au gamin, son père le prend et le mange.

C’est à la gare routière routière de Mostaganem, je sors pour prendre un taxi, et un s’arrête tout de suite, je monte à l’arrière lui donne l’adresse de mes cousins, on papote un peu, en arrivant je lui demande, c’est combien? Il se retourne me fait un sourire libidineux et me dit, je ne suis pas taxi. (Il avait juste une voiture jaune…)

C’est à un dîner dans un grand restaurant d’Alger, une trentaine de personnes que je ne connaissais pas toutes, à ma droite un monsieur très élégant, s’est présenté comme député, il me dit au bout d’un moment en s’approchant, vous avez de belles fesses madame, petit moment de flottement, je ne m’étais pourtant pas encore levée, je m’éloigne tant que je peux, la discussion à table s’anime, et puis il s’approche encore, et me dit en plus vous en avez deux! Je répond un peu fâchée, oui comme tout le monde, je ne sais plus quoi faire de ce pervers à ma droite, je n’ose même plus me lever pour aller aux toilettes, discussion, discussion et hop il s’approche encore, et elles sont très profondes…Là j’ai la minute de solitude, je lui tourne presque le dos, décidée à ne plus croiser son regard, et puis en se levant pour partir, il me dit, vraiment vous avez des fesses magnifiques surtout quand vous souriez, le pauvre il parlait de mes fossettes, et pour le punir de m’avoir fait passer une mauvaise soirée je ne l’ai pas corrigé.

© Amina MEKAHLI

Histoires à écrire debout (1, 2, 3)

1

C’est un mendiant, j’ouvre mon sac et il me dit non c’est bon j’ai fini ma journée de travail.

C’est une copine je lui dis on se fait une sortie quand ? et elle me dit non c’est bon je suis mariée.

C’est un plombier je lui demande de me placer un nouveau robinet et il me dit c’est un travail facile vous n’avez pas d’homme dans votre vie ?

2

C’est un gardien de parking qui arrive en courant en voyant une voiture stationner et qui dit dépêchez vous de me payer je dois partir.

C’est le mari qui trompe sa femme avec sa sœur et qui lui dit tu devrais te réjouir j’ai choisi une femme qui te ressemble.

C’est une femme souriante qui me dit bonjour madame, en voyant que je ne la reconnaissais pas, elle me dit en français : c’est moi la mendiante de l’avenue Loubet.

C’est un pédophilie qui abusait de petites filles de 3 ans devant la juge qui lui demande pourquoi il a fait cela, il répond que le mariage était devenu trop cher en Algérie.

C’est un chauffeur de taxi qui nous ayant accompagnées une copine et moi au resto, refuse de nous conduire après dans un after avec mon fils et un cousin et qui dit je vous ai amenées seules de la maison, normalement je vous ramène seules chez vous.

3

C’est ma femme de ménage je lui fais la remarque qu’elle lave très mal la vaisselle et qui me répond : maintenant plus personne ne lave à la main et qu’elle même a un lave-vaisselle.

C’est mon chauffeur de taxi d’Alger un peu simple d’esprit, qui m’appelle pour me dire qu’il m’a trouvé un mari, je lui dis Hakim je suis déjà mariée, il me répond : non tu n’es pas vraiment mariée, moi je t’ai trouvé un vrai mari pas un qui te laisse sortir seule au restaurant et qui te laisse dormir à l’hôtel.

C’est un médecin aux urgences de l’hôpital de Tlemcen il y a quelques années je m’étais cassé une cheville et je souffrais le martyr qui me demande très sérieusement : ça vous arrive souvent d’habitude ?

C’est un barbu qui vend de la lingerie je rentre dans son bazar et avant de demander quoi que ce soit, il me regarde de haut en bas et me dit, j’ai votre taille.

 

© Amina MEKAHLI