Elle ramasse ses cheveux
Ses doigts et ses chagrins
Elle emballe ses lèvres
Ses seins et son destin
Elle range ses tourments
Son Dieu et ses refrains
Elle ramasse ses leurres
Ses années de chemin
Elle traverse les non-dits
Dans le sens interdit
En trainant ses bequilles
Comme on traîne une vie.
© Amina MEKAHLI
Il était une fois quelque chose
ou quelqu’un
il était une fois un nuage
incertain
il était une fois deux bouches
quatre mains
il était une fois un berger
un chemin
il était une fois une fée
un bédouin.
il était une fois un secret
deux terriens.
© Amina MEKAHLI
Avec mon ultime paresse
je jette un regard furtif
ramasse mes mains tombées
sur les petits bouts de toi
papiers jaunis de langueur
éclats de pierre reincarnée
Avec mon ultime paresse
je ramasse tes yeux poussière
posée autour de moi relique
de ton empire désorienté
tourné vers le règne désuet
d’une légende aux airs vieillis
Avec mon ultime paresse
je réveille ma plume dormante
puis allonge mes trèfles séchés
sur la table ronde du destin
les interroge du bout du coeur
sur le sens de nos aiguilles
Avec mon ultime paresse
je passe mes lèvres mortes
brûlant de mon vieux souffle
sur la douleur de ton miroir
qui redessine mon reflet
de cette lueur que tu aimais.
© Amina MEKAHLI
Mes yeux accrochés vifs
A l’aube d’un jour sans tain
Quand la rosée devient grise
Sur un souci et une pensée
Entrelacés sous un galet
Poli aux pas perdus
Des pèlerins de la nuit.
© Amina MEKAHLI