Verbal lisez !

Quand le verbe se fait sangle
Quand le verbe se fait joug
Quand le verbe se fait trace
Quand le verbe se fait sens
Quand le verbe se fait lien
Quand le verbe se fait rien
Quand le verbe se fait atèle
Quand le verbe se fait boulet
Quand le verbe se fait béquille
Quand le verbe se fait mirage
Quand le verbe se fait brouillard
Quand le verbe se fait outrage
Quand le verbe se fait caresse
Quand le verbe se fait dédain
Quand le verbe se fait dédales
Quand le verbe se fait haut
Quand le verbe se fait vol
Quand le verbe se fait viol
Quand le verbe se fait mortel
Quand le verbe se fait tout
Et que le tout n’est plus rien
Quand le verbe se fait phrase
Et que le point est final
Quand le verbe se fait mot
Et que le mot est de trop
Quand le verbe se fait lampe
Et que la lampe est Aladin…

© Amina MEKAHLI

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Le coup de grâce

Peindre un visage au regard vide/ aux oreilles coupées/ avec pour seul sens/ un langage des signes/ mais les signes s’enfuient/ dés qu’on les caresse/ et le visage de marbre/ prend le temps qui se fige/ comme seule expression possible.

© Amina MEKAHLI

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Echange sans urgence

Echange vertige
contre coton-tige
et six tares
contre sourde oreille
Echange dix rames
contre ma devise
et blanc wagon
contre train de nuit
Echange deux mains
contre dernier voyage
et pierre qui roule
contre cerf volant
Echange trois pommes
contre quatre feuilles
et cinq doigts
contre cyprès
Echange air conditionné
contre libre voix
et musique de chambre
contre corps de chasse
Echange cocotte minute
contre énergie renouvelable
et vielle marmite
contre sous peu
Echange étoile filante
contre ours polaire
et vers opaques
contre clair de lune
Echange pousse-pousse
contre canne blanche
et lunettes noires
contre oeil pour oeil
Echange vieux croquis
contre sang neuf
et grise mine
contre couleur locale
Echange tableau noir
contre drapeau blanc
et bâtons d’hébergée
contre âne à thème…

© Amina MEKAHLI

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Le tueur de bruit

Et tous les rêveurs se rencontreront au moment du silence mais le silence n’a pas son moment, le silence est exigent plus exigent que toutes les femmes, le silence est capricieux, fragile, il menace de rompre à chaque bruit d’eau à chaque battement d’aile de papillon, à chaque vol d’oiseau. Le silence est frénétique nerveux toujours en partance.

Le rêve attend le sommeil et le sommeil attend le soleil qui ne se couche pas, la nuit qui ne vient pas,les yeux qui ne tombent pas, les étoiles qui se perdent et s’oublient loin des bruits des rêveurs qui attendent, qui finissent par rêver de silence avant de s’endormir.

Les rêveurs éveillés rêvent tous de silence mais le bruit est vie, vie de l’autre, vie partout, vie ailleurs. Le rêveur éveillé rêve de la mort du bruit.

Le dormeur a tué le bruit, il est l’assassin du bruit de l’autre en vie. Le rêveur endormi est le dieu Silence, le seul survivant du monde du bruit. Le rêveur endormi réinvente alors le bruit d’un monde meilleur, un bruit meilleur, un bruit fait du silence des autres. Un bruit d’un monde dont il est le tueur, l’assassin des briseurs de silence.

© Amina MEKAHLI

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