Les confidences de l’Azalée

Que me reste t-il de mes nuages
Que ces gouttes de pluie embaumées
Et quelque coin de ciel sans vertu
Que me reste t-il de mes nuages
La fumée timide du feu mal éteint
Et quelque bruit de vent sur une azalée

Que mes reste t-il de ce voyage
Un regard deux mains une nuit
Et des airs lointains qui s’enfuient
Que me reste t-il de ce voyage
Quelques verres vides sur deux photos
Et une phalange dans un anneau

Que me reste t-il de mes fantômes
Des portes qui claquent dans le noir
Et des fenêtres sur ma mémoire
Que reste t-il de mes fantômes
Quelques caresses sur des regrets
Et l’habitude des choses cassées

Que me reste t-il de mes angoisses
Quelques phrases lues sur un baiser
Et cette promesse imaginée…
Que me reste t-il de mes angoisses
Un grand vase d’eau pour avaler
Ma langue mes larmes et mes cachets

Que me reste t-il de mon poème
Quelques crayons un peu de papier
Et une vieille plume pour m’envoler
Que me reste t-il de mon poème
Une vie qui qui dort sous un lapsus
Et cette belle métaphore pour planer

© Amina MEKAHLI.
Dans le langage des fleurs l’Azalée est la fleur de la tempérance

Sans Cible

Quand l’amour que tu chantes à la fin de ce jour
A la vue des étoiles fatiguées d’être belles
Quand tu glisses sur tes lèvres les mots que tu ne peux
Pour encore assiéger la ferveur qui s’enfuit
Quand tu fais d’une tiédeur le roman d’une nuit
Et que ton affreux silence ne plaide que l’habitude
Je ramasse tous mes dés qui ne jouent qu’un hasard.

© Amina MEKAHLI

Je suis l’abîme

Je n’ai vu écartelée sur mes lambeaux
Que la lueur de mon enfance brûler
Entre les mains d’un Dieu absent
Je n’implorais que ma pitance.
Les contes d’avant s’abîment en moi
Et la légende se dévergonde si vite
Que je balaye mes souvenirs
Comme une poussière qui prend ses aises.
La peine des fleurs est capitale
Dans le couloir où tout se meurt
Entre une chambre et un boudoir
Quand se joint la vie à la mort.
Je vous ai fait mon tribunal
Vous êtes devenus ma contrainte
Sur la chaise où seul se condamne
Celui qui avala sa corde.
Je vous ai dénudé mon âme
Dans cet enfer qui me ressemble
Pour la coller aux ailes du diable
Un soir où le ciel serait sobre.
Je vous ai confié ma lumière
Ma cécité devenue trêve
Devant les portes de la sentence
Vous déposèrent ma tête entière.
Je suis l’abîme sans les épreuves
Où vous noyèrent mon innocence
A l’aube d’une journée sans heures
Qui ressemblait aux nuits d’ailleurs.
Quand les anges oublient leur silence
Dans le doux hurlement du vent
Sur la cime d’une raison muette
Qui fait la guerre au firmament.
Je n’ai vu écartelée sur mes lambeaux
Que la lueur de mon enfance brûler
Entre les mains d’un Dieu absent
Je n’implorais que ma pitance.

© Amina MEKAHLI.

Larmes du signe

Je viens écrire le sang qui parle
Sur les murs aimés, sur les doigts
Sur les lèvres rêvées, sur un peu de toi
Le sang cet écriteau du silence
Dés que la voix se regarde en partance
Dans le pays des fées qui n’existent pas
Dans les histoires de soif et de pain volé.

® Amina MEKAHLI