O mon courroux
Mon doux chevalier
Mon âme déterrée
Mon coeur déplié
Le temps aurait-il ton âge
Comme mon âge le temps fuyant
Sur une balançoire rouillée
Quand le soleil se noyait
Dans une demi-nuit de fortune
Pour une pénombre dévoyée
Je t’attendais astre espiègle
La bouche sifflant des airs fous
Faisant tanguer les sédiments
D’une roche de langueur brûlée
Sur une balançoire rouillée
Toute ma vie est restée fugue
Courant tous les croissants de lune
Sur des plages dévitalisées
D’un siècle d’où plus rien ne vient
J’entends fleurir les coeurs battant
J’entends marcher leurs armées
Sur le gris d’une chevelure
D’un siècle d’où l’amour verra
Blotti dans des yeux de perdants
Sous des visages en sépultures
Et des sourires en talismans
O toi
Mon doux chevalier
Mon âme déterrée
Mon coeur déplié
D’un siècle qui s’est ri de l’âge
Quand ton visage m’a fendu
En deux âmes claudiquant
Sur les traces d’une balançoire rouillée.
© Amina MEKAHLI