Bien avant les cheveux qui
Sur la peau s’avancent
Et sur la peau laissent
Le temps suspendu
Bien avant les doigts
Qui disent l’émoi
Et la brisure du froid
Avant le sucre des souffles
De quelle insouciance
Viennent les baisers
Et les yeux qui brillent ?
Et les papillons dans les ventres.
De quelle planète
Vient l’autre
Avec la clé qui ouvre
Les barbelés du non définitif
Bien avant les fronts
Qui se tentent
Et les nez qui s’effleurent
L’odeur du bonheur fume
Bien avant les braises
Dans l’âtre en feu
La terre savait les pas
Les ailes le chemin
Les bougies brûlent ainsi
Dans la nuit des lueurs
Et tout brûle ainsi
Dans les leurs de l’attente
Tout se froisse sans bruit
S’évapore sans fumée
Les traces s’endorment
Dans des mémoires muettes
Tout repart au ciel
Le soleil brille sans pudeur
Sur les volets clos
D’une maison sans toit.
Amina MEKAHLI.
J’ai beaucoup aimé la fin du poème.