Écrire jusqu’à se dissoudre dans l’oubli
se confondre avec les pages du cahier bleu
s’absenter de la vie courante dans son vacarme
se retirer derrière les rideaux du théâtre fermé
Écrire juste quelques lignes puis retourner au livre
s’émouvoir de tout indicible en souriant
se poser sur le bord d’une langue fatiguée
s’assoir sur une chaise électrique et allumer une bougie
Écrire sans toucher aux plumes de son oreiller
s’allonger à la fin du jour sur ses résolutions non tenues
fermer les yeux sur la cacophonie des verbes à l’impératif
et se laisser bercer par les cantiques que personne n’écrira
Amina MEKAHLI.