Tout semble s’arrêter,
le temps,
le deuil,
l’envol des âmes et des oiseaux
Et pourtant, son front en sueur et ses muscles en acier,
qui tirent le passé enfermé vers
l’extérieur
chantent l’hymne à la joie
Jour après an, les murs défraîchis de la cabane,
accrochée aux nuages,
repoussent vers la terre
les dernières éclaircies de la mémoire
Les morts n’auront plus de lits à la tombée du jour,
quand les vivants iront contempler la mer,
en écoutant l’eau de la source
couler dans le silence des marabouts
gardés par une femme
sourde et muette
La couleur du henné
rougeoyant comme le soleil
continuera à disparaître au fond du vieux bendir
jusqu’à la fusion du départ et du recommencement
Amina MEKAHLI, « Fragments d’une boule de cristal »