Il pleut du mensonge

Il pleut du mensonge sur les toits pluvieux
Des affres de souffrances avalées pour rien
Et le voile tombe, le masque se dissout, et moi
Seule comme jamais, déboussolée je tâte la route
Vers moi, seule rigide sous le vent d’une destinée

Ce soir je dormirai avec mes chaussures
Prête à traverser les chemins du vrai
Sans boussole et sans vin
Sobre et droite, envers les roseaux mous
Envers les vents contraires et la pluie
Je reviens d’une épopée céleste
Où le ciel ce soir me tombe sur la tête
Mon chapeau mouillé par la marche
Se plie aux exigences de l’instant

Je retire mon amour avec l’archet et l’arc
La guerre est finie, le royaume s’effrite
Et les guerriers se meurent si bas
Dans les trous des rats et des prédateurs
Sales et sans lianes, sans cœur et sans mains
Sans délai et sans bulles.
Je dors très loin, dans le domaine des terres sans nom
Sous un arbre bienveillant, sous un jour sans nuit

Heureux les naïfs qui sans cloches et sans tambour
Redessinent les lignes des mains et les yeux,
Sans fard et sans toi, chemin coupé au couteau
Tas de pierres et de ronces , et de pieds écorchés
Par les barbelés du juste, et les clous plantés au cœur.

©Amina MEKAHLI.

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commentaires

1 réflexion au sujet de « Il pleut du mensonge »

  1. Je ne sais pas pourquoi mais ce poème d’Amina me fait penser au « Dormeur du Val » de Rimbaud, comme une version revisitée, actuelle…ou alors simplement au féminin…on devine une souffrance terrible, le sang coule invisible

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