Les lèvres déposées au bas du dernier mot
et les yeux accrochés au souffle de l’écho
dans l’ultime déraison d’un bruit à l’unisson
battant une chamade sur un cœur en sanglots
Les paupières s’ouvriront sur une grisaille de chaines
métal froid sans reflet d’un lien nu qui s’enfuit
entre un tronc périssant et une racine morte
depuis la nuit des vents la nuit des sans soupirs
Ils pleurent ainsi les écorchés du temps malade
Ils pleurent comme nous les écorchés malades
Ils pleurent leur peau les écorchés de la peau.
Es-tu dans ma peau pour me faire humer la vie
et je bouge mon coeur pour te faire de la place
à coté de cet air qui chante ma dérobade
si prés de mon âme qu’en bougent les sentiers.
Ils pleurent aussi les écorchés du temps malade.
Je me lèverai demain soigner les plaies de l’heure
bander les deux aiguilles qui percent la nuit figée
et saignent l’instant fuyant de leur flèches ennuyées
laissant ce rouge sécher sur une rose flagellée.
Ils saignent ainsi les écorchés du temps blessé
Ils saignent comme nous les écorchés blessés.
Ils pleurent dans leurs coeurs les écorchés de la tête.
Ils pleurent aussi les écorchés du temps malade.
Ils pleurent aussi.
Ils pleurent.
© Amina MEKAHLI