J’ai mangé les derniers brouillons
du livre que je pouvais écrire
Sur la table basse
à côté de ma tombe ouverte
j’ai posé ma plume.
Mes doigts enfouis dans la semoule chaude
cherchaient ma bouche
Je n’ai pas trouvé l’adresse du rêve
que j’ai dessiné sous mes pas
Tout disparaissait dans la poussière
des arbres sous le vent.
J’ai avalé l’encre noire des derniers poissons
morts sur le rivage
Ma langue de bois a pris feu
sous le dernier coup de foudre du ciel
Mais l’eau qui dort sous le désert
se méfie des chercheurs de vérité.
Le jour se lèvera demain
avec les drapeaux
et les têtes et les yeux
Sur la nuit des destins
emmaillotés dans la terre nourricière.
Voilà le livre qui nourrira les espoirs
et l’indignation et les oiseaux migrateurs…
Ouvrez-le à la page suivante
pour apprendre à disparaître
sans enchantement.
Amina MEKAHLI.