Je suis l’abîme

Je n’ai vu écartelée sur mes lambeaux
Que la lueur de mon enfance brûler
Entre les mains d’un Dieu absent
Je n’implorais que ma pitance.
Les contes d’avant s’abîment en moi
Et la légende se dévergonde si vite
Que je balaye mes souvenirs
Comme une poussière qui prend ses aises.
La peine des fleurs est capitale
Dans le couloir où tout se meurt
Entre une chambre et un boudoir
Quand se joint la vie à la mort.
Je vous ai fait mon tribunal
Vous êtes devenus ma contrainte
Sur la chaise où seul se condamne
Celui qui avala sa corde.
Je vous ai dénudé mon âme
Dans cet enfer qui me ressemble
Pour la coller aux ailes du diable
Un soir où le ciel serait sobre.
Je vous ai confié ma lumière
Ma cécité devenue trêve
Devant les portes de la sentence
Vous déposèrent ma tête entière.
Je suis l’abîme sans les épreuves
Où vous noyèrent mon innocence
A l’aube d’une journée sans heures
Qui ressemblait aux nuits d’ailleurs.
Quand les anges oublient leur silence
Dans le doux hurlement du vent
Sur la cime d’une raison muette
Qui fait la guerre au firmament.
Je n’ai vu écartelée sur mes lambeaux
Que la lueur de mon enfance brûler
Entre les mains d’un Dieu absent
Je n’implorais que ma pitance.

© Amina MEKAHLI.

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