Une pensée morte noyée

A la croisée des yeux
quand se réveille la distance
Quand le matin sans âtre
se réchauffe au feu de doigts

Et que s’envole la certitude
dans le ciel blanc de l’absence
Revient peu à peu
le silence du toucher

Sur un nuage perplexe
voyage le feu d’un regard
Ebloui par le nord qui recule
vers le scintillement des sens
éparpillés en poussière de vertiges
sur  des points de peau

La beauté vêtue de fumée
le rêve sous des signes inventés
les mots enrubannés
et le bruit du temps
assourdissant la lenteur

Sous des cheveux fatigués de pousser
un front se cache pour vieillir
A l’abri de l’âge qui tombe
en flocons de souvenirs
sur une mémoire blessée

Sur une feuille froissée  par le refus
une plume tremble
dans une main coupée
Elle dessine la laideur des promesses
elle vacille sur le bord d’une larme
En caressant le reflet bleuissant
d’une pensée morte noyée.

© Amina MEKAHLI

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