Si délaissé tu fuis ton ombre
apaisant ta vertu aux non-dits
buvant à la santé des cendres
dans un dernier vers décomposé
le jet nauséabond de ta mal-vie.
Si déporté à l’autre bout de l’âme
tu vogues lointain sans emprise
cherchant l’île engloutie en ta mer
démontée, sous un ciel de tourment
à l’abri de ton épave, de tes débris.
Si délaissé tu fuis ton ombre
Comme je fuis mes décombres
en claquant des pieds, meurtri
par les paroles d’un disparu
Viens sous mon froid bleu…
Buvons ces encres frelatées
Buvons à la santé des cendres
Buvons aux bruits de la vertu
Buvons le jet nauséabond jusqu’à l’ennui …
Amina MEKAHLI.