Comme le violon aveugle

Je n’ai pas entendu le souffle
Du désir ininterrompu
Je n’ai pas vu le temps
Ni s’arrêter, ni mourir,
En moi comme la musique
Comme le violon aveugle.
Je n’ai pas rêvé, ni vu,
Ni imaginé les nuages qui tombent
Sur mon oreiller qui tremble.
Je n’ai pas connu l’inconnu.
Je ne l’ai pas touché, ni bu
Au firmaments du non-dit.
Il s’en est allé pressé comme une lettre
Rejoindre l’inconnu à cette adresse.
Je suis encore plus seule
Que les oiseaux migrateurs
Dans ce pays sous le volcan,
Qui livre sa lave aux livres
Aux histoires de la terre
Aux contes du mirage
Aux oracles et aux destins.
Je suis seule comme la neige
Qui craint la fonte et qui fond
Dans la logique du vouloir-vivre,
Dans le chaos de la survie,
Dans les images du déjà-vu.
Je n’ai pas vécu
La vie qui vous rend coupables,
Qui vous ligote dans le secret,
Qui vous fait chanter
Jusqu’à chanter,
Et puis écrire, et puis vomir,
Et puis mourir.
Je ne suis même pas morte.
Moi qui voulais mourir
D’amour.
Je mourrais de mort,
Et d’autres choses.


© Amina MEKAHLI.

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