Dans ce jardin bleu où dort mon chagrin

J’aperçois enfin au loin, ce souvenir que depuis quelques secondes je cherche, une forme, une flamme, un œil terne, quelques cheveux qui ont grisonné hors de ma mémoire sans doute.

La pluie ici est un don du ciel. La terre comme les dromadaires endure la soif, pour porter les hommes jusqu’à la mer. Les bateaux, ici, personne ne les regarde plus, ils ont l’odeur du poisson, pas celui des marins ni des ports en fête.

Et puis cette chanson qui revient de plus loin que le souvenir incertain et titubant dans le chagrin, une chanson de joie, un peu mélancolique, pas beaucoup, une chanson de loin, car loin est toujours beau.

Berce-moi la tête pour qu’un soir s’arrêtent
Toutes les chansons qui n’ont pas ton nom

Garde moi ma langue jusqu’au lendemain
Dans ta bouche pleine des plus beaux serments

Berce-moi la tête pour que tout s’arrête
Dans ce jardin bleu où dort mon chagrin…

Les feuilles des arbres ne tombent plus, les troncs sont nus, c’est ainsi au désert, c’est ainsi quand tout devient aride et sans beauté.

Quand l’amour appartient aux plu forts, quand la joie appartient aux plus grands, quand le chemin appartient à ceux qui nous ont volé nos pieds.

Nous regarderons enfin la mer, et au loin, un bateau, et plus de souvenirs. La mer et les hommes, et les vagues qui m’enivrent de vin, et de chagrin.

Berce-moi la tête pour avoir vingt ans
Et sourire de vrai sans  craindre  le temps

Garde-moi mon âme au fond de ton corps
Assis près de moi sur la route blanche

Berce-moi la tête pour que tout s’arrête
Dans ce jardin bleu où dort mon chagrin…

Je ne retrouve  plus le rivage, mes bras sont trop lourds pour porter leurs fruits. Je vais en silence écouter sous les fenêtres, là où les lumières ressemblent au bonheur.

Je marche sous l’ombre d’un feuillage imaginaire, d’un ciel dont le bleu me fait peur. Les routes sont pour les hommes. Je suis leur moitié, la moitié de leur Dieu. Et puis cette chanson.

Berce-moi la tête pour que tout s’arrête
Dans ce jardin bleu où dort mon chagrin…

 

© Amina MEKAHLI

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