Les prières faites aux seins arrivent-elles aux oreilles de Dieu

Les prières faites aux seins arrivent-elles aux oreilles de Dieu
Quand les mains sont jointes sur l’absence
Le bleu du ciel est vide, plus d’étoiles à compter

Et puis quelques fleurs un jour, et des petits mots insensés
Embrasent les joues, allument la flamme grisonnante sur le front

Parce que les rires ne s’oublient pas aussi vite que le chemin
Et que nous nous sommes perdus juste le temps d’une larme
Qui a duré un siècle et qui a rencontré les années définitives.

Les corps dans les jardins ne sont que promesse de paradis
Alors que l’enfer ressemble à la solitude glaciale d’un rocher qui ne se brisera jamais
L’éternité est sans douceur, les instants furtifs où s’emballent les mots
Les phrases inachevées, les musiques folles, et les mains, sont la feuille de vie.

Les prières faites aux seins arrivent-elles aux oreilles de Dieu
Quand femme je suis née pour  t’engendrer, j’ai eu mal de ma déchirure de toi
Et j’ai continué sur la voie lactée à voler des papillons de nuits au malheur
J’ai volé au malheur toutes les couleurs de la tendresse que j’ai pu reconnaître.

Invitez-moi au bal des hommes pour apprendre la force d’oublier et oublier
Je suis née dans un vide de toi, à côté de ce désert où nous marchions les promesses et moi
Et j’ai marché si longtemps que les promesses sont mortes de soif, et que le désert a pleuré ma solitude

Un jour ce mirage que j’appréhende me fera courir vers ma perte, les mains levées vers demain
J’imaginerais le dénouement au bout de la vie sans toi, une vie de femme qui pleure plus fort que les sanglots

Les prières faites aux seins arrivent-elles aux oreilles de Dieu
Quand les mains sont jointes sur l’absence
Le bleu du ciel est vide, plus d’étoiles à compter…

 

© Amina MEKAHLI

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