C’est un vieux maçon qui a battu sa femme vieille aussi, elle va se plaindre devant le procureur de la république, qui le convoque et lui demande, El hadj pourquoi tu frappes ta femme à ton âge, le vieux maçon répond, car elle dépense trop, elle jette la nourriture, c’est un péché vous ne pensez pas ? Moi qui travaille si dur, pour la nourrir, elle jette la nourriture. Le procureur s’adresse à la vieille et lui demande sa version des faits, elle se met à pleurer et lui dit, quand je fais du couscous, il veut toujours être servi seul et avant nous et exige que je mette toute la viande sur son couscous, il mâche les morceaux de viande car il n’a pas de dents et les remet dans l’assiette, j’ai jeté le tout, il m’a frappé parce que je n’ai pas voulu manger la viande déjà mâchée. Le procureur regarde alors le vieux et lui dit : mais tu es fou ? Et le maçon qui s’écrie, mâchée, mâchée, les femmes exagèrent trop, je l’ai juste mâchouillée…pourquoi elle ne la mange pas la fille de chien, si elle était maçon elle connaîtrait la valeur de l’argent…
C’est un riche, de ces nouveaux riches, très riches algériens, qui demande le divorce. Il s’adresse au juge avec arrogance, elle est folle monsieur le juge, elle se lève la nuit pour jouer du piano…elle est folle, je ne peux pas vivre avec une folle, je pense qu’elle est folle comme son père, lui il passe son temps à lire des livres…et le juge lui dit avec la même arrogance, oui en effet, elle est folle de vous avoir épousé, oui elle est folle.
C’est un jeune dans une cafétéria, où j’étais allée rejoindre un ami qui était assis juste à côté sur la banquette, je salue mon ami, le jeune me sourit mais ne se présente pas je lui souris aussi, je m’attable, je discute avec mon ami, le jeune est là il suit la discussion attentivement, rigole de temps en temps, puis d’autres amis arrivent, on se fait de la place, on commande, on papote, on rigole, et le jeune de plus en plus à l’aise rigole de plus en plus. Au bout de deux heures, une copine me dit, il s’appelle comment ton ami ? en parlant du jeune, je lui dis je ne sais pas, il était déjà là quand je suis arrivée, je le regarde, il me dit je m’appelle Omar, et à ce moment là mon ami qui était là avant moi, me dit : tu ne le connais pas ? Je pensais que lui aussi t’attendait…je dis non, c’est ton ami. Il me dit non moi je ne le connais pas… En fait il était juste assis là…il a passé un bon moment, personne ne le connaissait…
© Amina MEKAHLI