Réflexions d’un chameau assis

Comment traverser les gènes comme une ombre
Et arriver au point où plus rien ne ressemble
Au silence des aînés murés dans un pétale de rose
Entre deux pages jaunies d’un livre qui tombe des mains.

Dans le vestibule des traditions attendent les rois bossus
Pour entrer dans l’arène des esclaves porteurs d’eau
Et se battre chaines aux yeux contre l’aveuglante tendresse
D’une descendance accrochée au ventre d’une montagne

Comment manger avec ses doigts dans le plat en or vide
Nourrir sa rancœur de siècles rassis et de pain sec
Pour boire une eau de fleurs et d’arbres sous les racines
Plus longues que l’histoire du monde écrite sur l’écume d’une aube

Les dents les os les chapitres et les cyprès verdiront un jour
Sur le sable noir sur la roche blanche et sur le parchemin du faussaire
Dans le désert des fous sous les casques des geôliers du temps
Fleuriront les veines en bouquets d’audace
Et bourgeonneront les peaux en pensées sauvages.

© Amina MEKAHLI

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