As-tu touché ma peau
Toi qui caresse la vie dans le sens
De mes yeux ?
As-tu soigné mon heure blessée
Par la course de tes images figées
Dans mes lignes ?
As-tu connu mon rire de solitude
Entre l’aube et le jour venant à mon secours
Dans ton noir ?
Je ne t’ai offert de beau qu’un tas d’oublis
Cousus les uns aux autres par le vent sur le toit
De cette demeure vide et sans enfants
Que nous habitions parfois
Je ne t’ai laissé toucher de moi que mes blessures
Ouvertes comme des fenêtres sur l’orage menaçant
Mes blessures déployées sur le désordre du monde
Comme un tas d’oublis ébouriffés par le vent
Je ne t’ai appris que des sifflements à la place des mots
Comme un oiseau muet tu es devenu un conte de fée
Et tu m’as bercé entre l’aube et le jour dans cette demeure vide
Et sans enfants
As-tu touché mon cœur dissonant
Quand le train sur le quai s’éloigne vers ma solitude
En t’emportant si loin
De mes yeux ?
Amina MEKAHLI.