Les derviches ne tournent plus

Des corps d’hommes et de femmes
Des barbes et des foulards
Des enfants courant à perte de vue
Des cheveux qui poussent comme des arbres
Des corps qui se taisent sous le drapeau
Des livres saints et d’autres malsains et puis des épées
Pour couper les têtes entre les deux
Un monde qui gesticule sous la culpabilité
Des vagues qui dressent des cadavres comme on dresse
Des ours dans une cage
Des constitutions comme des costumes au rabais
Pour habiller la nudité des sans-papiers
Des pays comme des étoiles filantes qui disparaissent
Sous les regards des rêveurs
Des gouvernements qui n’aiment pas les humains
Et des humains qui n’aiment plus personne
Des bouches qui se tordent sous les mots
Et des mots qui ne veulent plus rien dire
Des monopoles de l’âme qui distribuent les enfers
De l’argent partout pour empiffrer les nantis
Et des affamés qui verdissent de puanteur
Des objets inutiles qui valent deux siècles de salaire
Et un bol de riz qui coûte plus cher que la vie
Le tournis des derviches ne sert plus la boussole
Celle du monde qui tourne à reculons…

Amina MEKAHLI. Où allons-nous ?

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