Terre qui chante sous mon ventre,
vaisseau fantôme d’une tradition,
enroulée dans une chair à canons.
Tes cuisses ficelées à ta volonté,
tremblent de noirceur et de nuit,
ton antre dévisagée sous ta douleur,
se ploie sous les regards de la folie.
Petite immortelle entachée,
tu brûles le sable qui se dérobe de honte,
sous ton continent de sortilèges.
Petite source trahie,
tu t’assèches de sève et t’allonges brisée,
pour couper l’arbre de tes gènes meurtris,
sous tes pieds engloutis.
Terre qui gronde sous ton silence,
découpé en testaments du grand salut,
tu enfanteras tes ennemis.
Vol de l’oiseau,arrachement et les ailes.
Afrique vole vers toi!tu feras tomber les racines
mal faisant et la magie du diamant sans maître!
Petite bouche tu me souris,
et je te pleure quand je m’en vais,
sur tes allées écartelées,
aux doux regards du sang versé.
Petite haine du barbier,
tu joues dans la rue avec tes coquillages,
tes doigts pointés au ciel ,courant après l’étoile,
tes jambes disparues sous ta robe ensanglantée.
»Terre qui chante sous mon ventre,
vaisseau fantôme d’une tradition,
enroulée dans une chair à canons,
Afrique viole toi! »
© Amina MEKAHLI.
(Ce texte est dedié à toutes les personnes qui subissent des sévices corporels au nom d’une tradition ou d’une religion.)