Les fleurs barbelées

Ce matin j’écris.
J’écris pour ne rien faire d’autre,
pour m’habiller, me dévêtir
et m’écrire comme un vers nu
puis manger les restes de moi.

Miettes bleuies de satiété.

J’écris pour ne plus rien chercher.
pour laver la route des yeux
qui voient passer les habitudes,
s’affairant comme des soldats,
qui n’ont jamais connu la guerre.

J’écris pour ne pas fermer les mots,
pour découper en petits bruits,
la peine perdue des grands voyages,
les ranger comme des aller-retours
dans un vieux recueil maltraité.

J’écris pour ne rien dire d’autre,
pour broder les signes de l’eau
et prendre un air de jamais vu.
Pour ressembler à ma bouche
comme deux gouttes de pluie.

Ce matin j’ai fini
par barbouiller de rosée
les fleurs barbelées
du champs des possibles.

© Amina MEKAHLI

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