Paroles d’une raison qui suffoque
Entre les cuisses et le guerrier
La poule oublie ses oeufs souvent
Sous des billets abandonnés
Que tu dédies à ses enfants
Le temps d’une gloire réinventée
Entre maltraitance et cécité
Toi le borgne aveugle au pays des sens
Danseur de bombance impuissante
Tu te regardes dans l’alouette de nuit
Misère de toi que tu offres au rabais
En achetant une enfance décapitée
Au marché des bréves roucoulades
Ventru au coeur vide tu exhibes au noir
Ta fantaisie sous les lumiéres du non-dit
Malheur de toi tu vantes tes mille et une nuit
Du plus offrant qui t’es passé sous le pied
Comme une Déesse aux lendemains enivrés
Quand tu bois du noir en tendant ta vertu
Au palais sans langue qui te feras rutiler
Ne pleures-tu jamais les vierges mortes
Entre une cuvette et un apprenti sorcier?
Paroles d’un blanc négoce de paillettes
Mis en air d’un opéra de troubadours
Et de musique de délits en percussions
Les loups et les gazelles s’empoignent
Dans des lambeaux de tristesse sans folie
L’amour est mort souvent dans l’idée
Et le rêve ressuscite l’âme des débris
En figeant le rire édenté des morsures
Dans le pain blanc des mal-nourries
Coupable je vous tiens par la barbichette
Et je m’en vais vous laissant boire la tragédie
D’une nuit semblable aux jours des décriées
Une nuit que j’invente pour vous dormir dessus
Pleurant ou chantant avec vous aveuglée
Sourde et sans bâton pour casser le silence
Des vendeuses de chair aux enchères de minuit
Tam-tam m’entends-tu? taper aux portes closes
Du mausolée d’une vierge morte et embaumée.
© Amina MEKAHLI