Quand tu m’assièges dans
ma citadelle de regrets
je ne ferme les yeux
que pour clore l’aveu
qui commence sous
la langue
et y meurt dissous
quand tu m’enfermes
dans le tiroir secret
des testaments brûlés
où tu ne lègues rien
à mon attente déçue
et que tu traînes la clé
sur un piano désaccordé
pour jouer de tes airs
un morceaux déchiré
quand la lune curieuse
s’invite á mon absence
et que tu baisses les voiles
pour cacher mes débris
tu joues encore tes airs
en sifflant mes départs
à travers la muraille
que ton oeil fortifie
je te traverse de nuit
en passant prés du coeur
mais quand arrive le jour
je suis déja la route
qui vers toi me conduis
et loin de toi m’éconduis
quand tu me verrouilles nue
dans la cuirasse de l’oubli
je pardonne à l’acier
et je bois l’eau du puits
que chaque nuit je creuse
la langueur comme outil
et la distance en poulie
quand tu joues à me plaire
et que fantôme tu me plais
je dessine les prairies
oú enfant je jouais
avec un beau pianiste
que moi seule je voyais.
© Amina MEKAHLI