Je t’écrivais souvent,je t’écrivais beaucoup,je t’écrivais trop. C’était trop.J’ai arrêté.Je m’écris à moi même souvent,un peu trop souvent,je me harcèle,je me dérange,je me fais sursauter à des heures indues,je me peste contre moi et je me rendors.Tu me questionnes souvent,tu m’interroges toujours,tu attends.Tu as tort.J’avais tort.Je t’écrivais parce que j’aime écrire.Je ne t’écrivais pas parce que j’aime t’écrire.Tu me l’as dit:Tu n’aimes pas lire.Tu me l’as dit et j’aime écrire.Tu me l’as dit:SI je ne te lis pas c’est parce que je ne t’aime pas.Je ne t’aimais pas non plus.Je t’écrivais car je voulais apprendre à aimer
t’écrire.
Je ne sais toujours pas si je t’écrivais
finalement.
Je ne sais même plus pourquoi écrire
finalement.
Les mots s’étranglent,les sens se tordent,les lignes n’ont pas de souffle,les verbes ne tremblent pas,les points coupent la respiration.
Je ne sais pas écrire un sourire en coin.
Je ne sais pas écrire un regard complice.
Je ne sais plus écrire mon nom depuis que j’ai entendu une voix qui m’appelle dans la rue.
Amina MEKAHLI.(Extrait de « Testament de l’échec »)