Orientations

Devant les étendards
De toutes les iles perdues derrière notre brouillard
Quand s’étend le bras vide au bout du panier creux
Famine en terre de blé de quel silence manges-tu?

Devant la pénombre
La robe trainant le pan sur les sables mouvants
Les pieds brunis de chemins sur un vieux sol endormi
Et les lévres trempées dans la cigue des chants d’ésclaves

Devant la porte
Derriére tes illusions noires de nuit et grises de vanité
Tu te dénudes de toi même et t’enduis de versets
Femme blanche flagellée que te veux le vent ce soir?

Devant la sépulture
Les fleurs se ramassent par des mains immortelles
Et se font déchiqueter pour lire le livre de vie
A l’ombre du saint patron d’un mausolée sanctifié

Devant les miroirs
Sur les toits des villes fantômes oú vivent les ombres nées
Tu regardes ce qui reste de ton sourire en petits traits
Femme voilée de décence de quel ciel te caches-tu?

Devant Toi
Quand tu passes derrière les fils immobiles du temps
La tête haute haute sous le joug des pleines lunes
Et les cheveux qui s’abritent dans des mains vieillissantes

Devant les hommes
Témoins levez vous!Il n’est plus temps de raconter le dit
Il n’est pas venu le chant qui reveille les vieux tourments
Coeur à quatre vents dans quel orient te lèves-tu?

Devant les étendards
Quand vient le jour qui se léve sur nos destins écartelés
Nos têtes accrochées au peloton du dernier rêve enfui
La bouche dans la bouche pour sceller nos blancs secrets.

© Amina MEKAHLI

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