Où se brisent tous les trains

Excusez moi d’abord
De vous aimer autant
Ces lignes sont en blanc
Dans le livre du certain
Cette parole lointaine
Qui habille les abîmes
D’une note de déraison
D’un air de déjà su
Excusez moi ensuite
De vous aimer autant
Quand vous allez vous taire
Dans un coin de moi-même
Ces lignes vagabondes
Qui parlent à l’imparfait
D’un amour étranger
A votre solitude
Excusez moi mon monde
De vous avoir ravi
La dernière seconde
D’un souffle qui s’échappait
J’ai eu un jour des yeux
Qui se sont refermés
Sur la lumière du ciel
Et sur les rossignols
Excusez moi enfin
De vous aimer autant
Au point de non retour
Où se brisent tous les trains
Les derniers passagers
S’entassent dans un verre
Qu’on trinque à la santé
D’un cœur qu’on arrache
Excusez moi toujours
De vous aimer autant
Le vent ne sait jamais
Pourquoi les feuilles
Sont tombées.

© Amina MEKAHLI

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