Je mise Air

Ce matin je jure sur ma pomme
que j’écrirai des vers joyeux
des vers qui dansent la tête
dans le caniveau
le caniveau c’est pas joyeux
la tête dans les nuages
c’est joyeux
des nuages sous le soleil
c’est joyeux
le soleil c’est pas joyeux
quand le ciel est triste
je jure sur ma pomme
que je dessinerai la route
sur un fond de doute
une route comme un vers
un vers joyeux
qui fait danser les amoureux
mais les amoureux
c’est pas joyeux
ça pleure tout le temps
et ça ne sourit plus
c’est pas joyeux
les amoureux non
je jure alors sur ma poire
que je je colorierai
la grisaille
la grisaille des gens peureux
qui se parlent avec les yeux
mais les yeux ça dit rien
ou si peu
les yeux ça se ferme trop
les gens sont paresseux
ils dansent sans aveu
et s’en vont rentrer chez eux
en pensant rentrer à deux
les gens seuls
c’est pas joyeux non
c’est pas joyeux
les gens seuls
c’est des gens seuls
et c’est pas joyeux.

© Amina MEKAHLI

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Les doigts de réponse

Forcer ses doigts mous
sur un chemin de pierre
à se faire poignards
et blesser de nuit
l’ image endormie
dans un livre fermé
Forcer ses doigts mous
à se faire sculpteurs
et griffer sans repos
le silence immuable
d’un rocher fatigué
au sommet d’une vie
Forcer ses doigts mous
à durcir sous les mots
qui perlent sur la plume
tremblante de chagrin
et noire de l’encre triste
sur une feuille morte.
Forcer ses doigts mous
en l’aube d’un jour déçu
à jouer de la flûte
pour des oreilles coupées
sous l’ombre d’un palmier
dans l’oasis perdue.
Forcer ses doigts mous
dizaine de paresse
usés aux vieux rêves
et jaunis de souvenirs
à écrire cette lettre
qui n’arrivera jamais.

© Amina MEKAHLI

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Le fantôme du piano

Quand tu m’assièges dans
ma citadelle de regrets
je ne ferme les yeux
que pour clore l’aveu
qui commence sous
la langue
et y meurt dissous
quand tu m’enfermes
dans le tiroir secret
des testaments brûlés
où tu ne lègues rien
à mon attente déçue
et que tu traînes la clé
sur un piano désaccordé
pour jouer de tes airs
un morceaux déchiré
quand la lune curieuse
s’invite á mon absence
et que tu baisses les voiles
pour cacher mes débris
tu joues encore tes airs
en sifflant mes départs
à travers la muraille
que ton oeil fortifie
je te traverse de nuit
en passant prés du coeur
mais quand arrive le jour
je suis déja la route
qui vers toi me conduis
et loin de toi m’éconduis
quand tu me verrouilles nue
dans la cuirasse de l’oubli
je pardonne à l’acier
et je bois l’eau du puits
que chaque nuit je creuse
la langueur comme outil
et la distance en poulie
quand tu joues à me plaire
et que fantôme tu me plais
je dessine les prairies
oú enfant je jouais
avec un beau pianiste
que moi seule je voyais.

© Amina MEKAHLI

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Cicatrice

Sur les traces de tes pas
laissées sur ma fêlure
un soir ou elle baillait
en quête de fantômes,
je saupoudre tes mots
…enrobés de mystère.

© Amina MEKAHLI

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