Le conte du Baiser

Derrière les arbres de feu aux feuilles rouges
Se cache un cœur à la fleur d’oranger
Dans l’écrin de paille d’un épouvantail malheureux
Baiser O baiser des soirs volés
Quand les ogres sourient aux sentiers battus
De voir le poucet petit marcher sur la voie lactée
Il reviendra sous la pluie chercher la fée
Baiser O baiser des enfants trop pauvres
Les petites mains sucrées du bonbon partagé
La tristesse est revenue les chercher longtemps après
Dans les buissons aux épines glacées
Baiser O baiser des anges
Ils sont tous repartis sur l’ile des méchants
Chercher la terre qui chatouille les pieds nus
Sous un volcan farceur qui deviendra grand
Baiser O baiser des marchands ambulants
Pour une barbe à papa au goût de la langue
Enfant de Babel tu chanteras le gazouillis du ciel bleu
Vêtu de colliers de joug et de rêves enrubannés
Baiser O baiser des folles années
Les lèvres dessinées aux crayons de couleur
Sur les pierres et les rochers amoureux d’une siréne
Etoile vivante qui nage sur les touches d’un piano
Baiser O baiser O filtre O venin
Oiseaux rieurs et sorcières qui jettent les sorts
Pour que s’empoisonne la vie des galets au soleil
Et que se brisent les rondeurs des châteaux de sable
Sur les amants que les vagues ont noyés
Baiser O baiser sur un nuage
Caramels talismans et serments
Le temps abime les tons de rose en camaïeux
Le temps mange des baisers… à sa fin !

© Amina MEKAHLI

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